« Garder la main sur les parrainages, c’est garder la possibilité d’imposer son candidat pour la présidentielle de 2026 et ce qui se trame au Palais des Gouverneurs de Porto -Novo est tout sauf étranger à cette équation… »

L’examen probable à l’occasion de cette première session extraordinaire de l’Assemblée Nationale de l’année 2024, du projet de révision de la constitution de l’honorable Assan SEÏBOU, président du groupe parlementaire Bloc Républicain(BR), conduirait selon toute vraisemblance à un rejet. Un rejet synonyme d’échec pour la mouvance présidentielle, un échec somme toute relatif étant donné que l’autre partie de la majorité l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) en l’occurrence a sous le coude un projet de retouche du code électoral. Ce dernier qui a par contre toutes les chances de prospérer sans toutefois qu’on en sache grand-chose de la teneur du projet.

Un camouflet à envisager pour la majorité mais   paradoxalement un satisfecit en vue pour le patron de la majorité Patrice Talon, qui en clamant quelques dizaines de jours auparavant ne pas vouloir d’une révision de la constitution s’est érigé en premier défenseur de la loi fondamentale contre les fourches caudines de « ses députés » …

Un tour de passe-passe faisant passer ses soutiens pour de potentiels fossoyeurs de la constitution. L’histoire ne dit pas comment ces derniers ont encaissé le coup mais l’honneur du chef est sauf. Et cerise sur le gâteau, la proposition de l’UP-R reprendrait à son compte la position du chef de l’Etat qui veuille que ce soit les élus de 2026 qui accordent leur parrainage pour la présidentielle.

C’est dire qu’aux sorties de cette session extraordinaire de l’Assemblée Nationale, Patrice Talon en sera probablement le principal gagnant.

Contrôler les parrainages …

Garder la main sur les parrainages, c’est garder la possibilité d’imposer son candidat pour la présidentielle de 2026 et ce qui se trame au Palais des Gouverneurs de Porto -Novo est tout sauf étranger à cette équation. Il ne s’en est d’ailleurs pas caché, il sera « actif » quant au choix de son successeur et de ce point de vue le projet de Patrice Talon est plutôt bien lancé. Parce qu’avant d’être en position de parrainer, il faudra bien être élu(e), conseiller(e) communal (e) ou député (e) ; et pour arriver à cette fin, il aurait fallu figurer sur les listes …Et là réside tout l’enjeu de ce qui se joue sous nos yeux.

Yao Mahulé.