L’abrogation le 03 Février du décret présidentiel convoquant le corps électoral pour le 25 Février prochain a plongé depuis le Sénégal dans une fenêtre d’incertitudes et de contestations qui ont pour l’instant engendré déjà 3 morts…
Le moins qu’on puisse dire c’est que Macky Sall aura pris tout le monde de court quand bien même on présumait d’une manœuvre à venir de l’appareil présidentiel pour sauver le soldat AMADOU BA. Ce dernier sera-t-il tjrs dans la course d’ici là…autre incertitude.
Qu’a en tête Macky Sall ?
La méthode est quelque peu cavalière et osée… prétexter d’un conflit entre l’Assemblée Nationale et le Conseil Constitutionnel pour mettre un frein au déploiement du calendrier électoral est une ficelle un peu grosse. La coalition d’ambiance entre le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) de Karim Wade et la coalition présidentielle l’est encore plus.
Les soupçons de corruption visant deux juges du Conseil Constitutionnel suffisent t ils à reporter une élection présidentielle en offrant au passage une rallonge conséquente au Président de la république ?
Quel est le calcul derrière cette manœuvre dangereuse que d’aucuns qualifient peut-être légitimement de coup d’Etat constitutionnel ? Bien malin qui trouvera la réponse mais toujours est-il que le pari pris par Macky Sall et son clan quoique à l’épreuve des démissions peut interroger !
La CEDEAO pris au piège ?
Le président Tinubu , président en exercice de la CEDEAO arrive ce jour à Dakar pour certainement s’enquérir de la situation et travailler à une sortie de crise. Une initiative périlleuse quand on considère l’état actuel de l’organisation sous-régionale, un « état de mort cérébrale » pour emprunter cette expression à Emmanuel Macron, autre protagoniste du rififi ouest-africain. Comme le président nigérian ou béninois, Macky Sall est un tenant de la ligne dure face à toutes entorses faites à l’ordre constitutionnel… mais ça c’était avant, avant le 03 Février 2024.