Russie-Ukraine, Yémen, Soudan, Guerre du Tigré en Ethiopie, Israël-Hamas, Burkina-Faso, Mali, Niger, Bénin, Togo, Soudan, République Démocratique du Congo, Azerbaïdjan-Arménie….  soit des dizaines de conflits de par le monde, divers degrés d’intensités, avec la cohorte de morts, de déplacés et les mêmes scènes de désolation et d’effroi. Et de l’avis de bon nombre de spécialistes et d’observateurs, il est vraisemblable de penser que nous sommes bien engagés dans un cycle destiné à durer.

L’Europe a renoué avec la guerre sur son sol, un passé qu’elle pensait révolue, de nouveau aux prises avec un conflit de haute intensité, une économie de guerre dont elle a du mal à s’accommoder, un retour à la « guerre comme avant » ; avec batailles d’infanteries, d’artillerie, d’aviation; des tranchées et une massification des troupes…Une guerre à l’écho à peine terni par la confrontation Israël-Hamas, énième déflagration d’un des conflits les plus clivant de l’histoire récente.

Et puis il y a les autres conflits, passés presque sous boisseau, au Tigré, au soudan ou encore en rdc…Au Bénin, on est tout sauf épargné avec la persistance à nos frontières Nord des incursions djihadistes que nos forces de défenses et de sécurité essayent tant bien que mal de contenir. Tout autour de nous, les difficultés avérées de nos voisins immédiats ne plaident pas pour une sortie de crise rapide. Ajoutez-y l’instabilité institutionnelle, une coopération militaire sous-régionale inopérante, une conjoncture économique difficile ; somme toute un cocktail explosif qui menace l’existence même des états de la région.

La fin d’un pacifisme béat ?

De la guerre, n’en parler pas aux béninois sauf que potentiellement on est déjà en guerre et probablement pour de longues années encore. Pour preuve, l’Etat consent depuis plusieurs années à un effort de guerre considérable en équipements, en hommes et en formation. Un changement de paradigme à marche forcée pour une armée jusque-là rangée au rayon accessoires par le politique et qui doit se muer en un temps record en une force combattante efficace et crédible. De ce point de vue, on peut dire que le chantier est bien engagé.

Sauf que la réalité pourrait bien nous rattraper car les ressources ne sont pas infinies pour maintenir le train d’équipement de nos forces et surtout le recrutement et le maintien en condition opérationnelle d’une architecture militaire cohérente.

De la nécessité d’une réserve opérationnelle ?

Tous les théâtres d’opération qui nous entourent nous démontrent à souhait l’impératif d’une massification des troupes pour espérer renverser la donne. D’aucuns ont recours aux « Volontaires pour la défense de la Patrie », VDP pour suppléer aux forces régulières, comme au Burkina-Faso par exemple ; avec un succès mitigé.

La solution au Bénin pourrait être de se doter d’une réserve opérationnelle comprise entre 20 000 et 50 000 hommes et femmes dans un premier temps. Des hommes et femmes dans la force de l’âge, volontaires pour servir dans les armes ou en soutien et qui peuvent à tout moment être appelés au front. Une tranche d’âge comprise entre 21 et 45 ans, qui choisissent d’intégrer cette réserve opérationnelle, à raison de 2 semaines par trimestre pour, au gré des armées, être mis en conditions opérationnelles. Le service peut comprendre également tout autre tâche relevant de leurs compétences intrinsèques.

Il ne s’agit pas ici d’un service militaire ponctuel mais un engagement sur la durée au service de la Nation, une sorte de force d’appoint mobilisable à tout moment pour peu que l’intégrité du territoire soit menacée. Cela exige donc une mise en condition opérationnelle constante jusqu’à démobilisation. Le statut et le défraiement de cette force sont encore à étudier. Les exemples Suisse, israélien ou encore français peuvent être étudiés à propos.

La nation n’en sortira que plus consolidée.

Yao Mahulé.